Mentalité de croissance : et si l’échec était une opportunité ?
- Mareike Schubert

- 2 oct.
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 oct.
Quand tu fais face à un échec ou à une difficulté, comment réagis-tu ? Te laisses-tu envahir par la honte, l’auto-critique et l’auto-sabotage… ou arrives-tu à voir ces moments comme une opportunité d’apprendre et de progresser ? C'est exactement ce que permet la mentalité de croissance : transformer les échecs en tremplin vers de nouveaux horizons.

Parfois, on aimerait bien que la vie soit facile.
Je sors de mes études et je décroche directement le boulot de mes rêves...
Je rencontre quelqu'un et une histoire d'amour parfaite commence...
Je commence à apprendre le piano et en une semaine je joue du Chopin...
Je lance une entreprise et les ventes décollent dès le premier jour...
Sauf que la plupart des cas, ça ne se passe pas comme ça.
Certes, il y a des personnes qui vivent des succès incroyables - et qui semblent parfois se produire du jour au lendemain. Genre le gars qui lance un business et devient millionnaire en quelques mois (tu vois le genre de reels sur Instagram dont je parle ?).
C'est vrai - les “soudains” existent. Mais on oublie trop souvent que ces percées arrivent généralement suite à un processus d'apprentissage et de transformation qui peut être plus ou moins long.
Et c'est justement dans ces périodes où on essaie et on se plante, où les choses ne marchent pas comme prévu, où notre vision est floue et les résultats décevants, que notre manière d'appréhender ces “échecs” fera toute la différence.

QU'EST-CE QUE LA MENTALITÉ DE CROISSANCE ?
La mentalité de croissance est un concept qui a été développée par la psychologue américaine Carol Dweck. Selon cette manière de penser, les capacités et talents humains peuvent être développés grâce à l'effort, à la persévérance et à l'apprentissage.
Elle repose sur quatre principes fondamentaux que je vous invite à découvrir ensemble.
1) NOS COMPÉTENCES SONT ÉVOLUTIVES
Autrement dit, nos talents et nos capacités ne sont pas fixes. Nous sommes capables d'apprendre et d'évoluer tout au long de notre vie !
Ce n'est pas parce que je n'arrive pas à quelque chose du premier, du deuxième ou du treizième coup, que “je suis nulle à ça”. Non, je ne peux pas l'apprendre avec du temps, de l'effort et de la persévérance – que ce soit à l'école, au travail, dans le couple, dans la famille, dans ma relation avec Dieu...
D'ailleurs, la neuroscience nous le confirme : notre cerveau est incroyablement modulable et capable de se développer à tout âge. Et j'ai envie de dire : d'autant plus quand le Saint Esprit habite en nous, parce qu'il nous accompagne dans tous les processus de notre vie !
Alors si toi aussi, tu as envie d'apprendre quelque chose et de faire du progrès, j'ai une bonne nouvelle pour toi : c'est POSSIBLE. Là où tu en es, peu importe ton âge et ton historique. Tu n'y arriveras peut-être pas parfaitement du premier coup, mais avec de la régularité et de la persévérance, tu feras des progrès.
Si ça te parle, je t'invite à déclarer sur toi-même cette vérité : "Je suis capable d'apprendre".
Et la prochaine fois que tu n'arriveras pas à quelque chose, n'hésite pas à te rappeler : "C'est OK que je n'y arrive pas encore. Mais je suis capable d'apprendre et je vais faire des progrès".

2) L'ÉCHEC EST UNE OPPORTUNITÉ D'APPRENTISSAGE
En d'autres mots : quand quelque chose ne fonctionne ou, ou je n'y arrive pas, je peux en tirer des leçons et faire autrement à l'avenir.
Un exemple inspirant est l'inventeur Thomas Edison, qui a fait des milliers d'essais avant d'inventer l'ampoule électrique. Lorsqu'on lui a demandé comment il a fait face à ces échecs, il a répondu : “Je n’ai pas échoué 10 000 fois. J’ai trouvé 10 000 façons qui ne fonctionnent pas.” En d'autres mots : ce n'étaient pas des échecs, mais des informations qui l'ont aidé à avancer !
Ce retournement de perspective a changé le donne pour moi. J'étais très perfectionniste, ce qui m'empêchait de faire tout un tas de choses. Quand je n'arrivais pas quelque chose, cela venait confirmer en moi que je n'étais pas assez bien, pas à la hauteur... et engendrait donc une forme de honte.
Parce que la honte dit : tu es ce que tu fais. En d'autres mots, si tu arrives bien à quelque chose, t'es quelqu'un de bien. Et quand tu n'y arrives pas, il y a un truc qui cloche chez toi.
Alors j'ai fini par éviter certaines situations qui pouvaient me faire sentir que moi, j'étais un échec.
Cette mentalité peut aussi s'immiscer dans notre relation avec Dieu. On projette sur Lui qu'il est exigeant et qu'il demande la perfection à ses enfants... Alors que la grâce nous donne justement la bonne nouvelle que Jésus a été parfait à ma place ! Je n'ai donc plus besoin d'essayer d'être parfaite, parce qu'en Lui, je le suis déjà, peu importe ce que je fais. J'ai donc l'espace et la sécurité pour apprendre, faire des erreurs, tomber, me relever, évoluer et apprendre.
Quand j'ai commencé à voir les échecs comme des opportunités d'apprendre quelque chose, ça a changé la donne - parce je peux prendre des risques. Si j'arrive au résultat attendu, tant mieux ! Si je “loupe”, j'en tire de précieux enseignements.

A cet effet, je fais régulièrement des séances de debriefing avec Dieu et moi-même en écrivant dans mon journal. Voici des questions utiles dans ce genre de scénario :
Qu'est-ce que je peux apprendre de cet épisode ?
Dieu, qu'est-ce que tu penses de cette situation ?
Quelles paramètres est-ce que je peux modifier pour avoir un résultat différent à l'avenir ?
Quelles compétences est-ce que je peux développer pour m'aider à avancer dans ce domaine ?
De quelles ressources est-ce que j'ai besoin pour cela, qu'est-ce que je peux faire pour y accéder ?
Est-ce que je crois des mensonges qui me bloquent dans cette situation ? Si oui, quelle est la vérité ?
Dieu, est-ce que tu veux guérir quelque chose en moi dans ce domaine ?
Si ça te parle, je t'invite à déclarer ces vérités sur toi-même :
J'ai le droit de faire des erreurs.
Je suis ce que je suis par la grâce de Dieu, non par ce que je fais.
J'utilise les échecs dans ma vie pour en tirer des leçons et avancer.
3) L'EFFORT EST VALORISÉ
A côté de mon travail de coach, je suis également formatrice d'anglais. Peu importe l'âge de mes élèves - le plus grand blocage dans l'apprentissage est la peur de se tromper et la pression d'être parfait.
Alors je passe beaucoup de temps à relever les efforts qui ont été fournis, et à donner des exemples concrets à mes élèves pour qu'ils puissent mesurer les progrès qu'ils ont fait. “Rappelle toi, quand nous avons fait cet exercice il y a encore 6 mois, tu n'y arrivais pas, mais aujourd'hui tu me l'as fait sans souci”. Silence, puis un petit sourire sur leur visage. “Ah oui, c'est vrai...”
Le perfectionnisme exige des résultats immédiats (quasi impossible dans la plupart des cas !), alors que la mentalité de croissance valorise l'amélioration continue. C'est le progrès et non la perfection qui est célébrée et mise en avant.
Mon expérience est que quand nous commençons à regarder au progrès que nous avons fait plutôt qu'à un idéal lointain auquel nous devrions nous mesurer, en fin de compte, nous sommes beaucoup plus motivés pour avancer. Et ça, c'est beaucoup plus productif.
Activation : Pense à un domaine dans ta vie dans lequel tu te sens frustré, parce que tu n'avances pas aussi rapidement que tu aimerais. Prends quelques minutes pour comparer tes comportements, compétences et résultats actuels à ce qu'ils étaient il y 6 mois, 1 an, 2 ans, 5 ans... Qu'est-ce qui a changé ? Quels changements constates-tu ? Sois précis. L'important est de voir les améliorations. Puis prends un petit moment pour célébrer ton progrès :-)

4) LE FEEDBACK EST UN OUTIL PRÉCIEUX
Quand je suis convaincue que je peux apprendre et que je veux m'améliorer, toutes les informations sont bonnes à prendre. C'est ici que les critiques constructives prennent toute leur place.
Mais hélàs, le mot “critique” peut faire peur, parce qu'on le sait tous, les mots peuvent faire mal... La plupart d'entre nous avons fait des expériences où les feedbacks nous ont blessé ou fait douter de nous.
Mais quand je dissocie ma performance de ma valeur, les critiques constructives ne touchent pas à qui je suis, mais représentent des opportunités pour améliorer ce que je fais. Une différence cruciale.
La richesse de la communauté est que chacun regarde la vie d'un angle différent. Mes angles morts ne sont pas forcément ceux des autres... Leur retour est donc précieux, parce qu'ils peuvent voir des choses que je ne vois pas.
Il peut arriver bien sûr, que la personne relève des choses qui nous gênent et met en avant des points faibles que nous aurions préféré laisser dans l'ombre ! Ce que je fais de ces informations inconfortables peut être déterminant pour la suite de mon cheminement.
Car oui - quand je reçois un feedback, libre à moi de choisir ce que j'en garde ou pas. Le retour des personnes autour de moi n'est pas à prendre comme une vérité absolue, mais comme un outil de réflexion utile, une opportunité.
Activation : Pensez à un domaine de votre vie dans lequel les choses n'avancent pas comme vous le voudriez. Avez-vous pensé à demander un feedback à quelqu'un ? Pensez à une personne et contactez-les. Qui sait, peut-être que leur retour vous aidera à avancer ?

POUR CONCLURE...
Le passage d'une mentalité fixe à une mentalité de croissance ne se fait pas du jour au lendemain. Personnellement, je suis encore en chemin !
Mais c'est justement ça, la beauté du processus : je n'ai pas besoin d'y arriver parfaitement. Je regarde au progrès que je fais. Et ce progrès, je le vois...
... Quand je me dis que je suis fière de moi à la fin de la journée - au lieu de me condamner pour ce que je n'ai pas fait. ... Quand je me félicite parce que j'ai fait quelque chose que je redoutais un peu. Je relève l'effort que j'ai fourni et je me souris.
... Quand je me confronte à un truc qui n'a pas marché, et je réfléchis comment je peux faire autrement. Et ça me donne pleins d'idées.
... Quand je rattrape des pensées du genre "je suis tellement loin de là où je veux être..." à "regarde le progrès que tu as fait". Soupir, puis sourire. "Ah oui, c'est vrai".
Voilà à quoi peut ressembler une vie quand je la regarde à travers des lentilles de la mentalité de croissance. C'est beaucoup plus relaxant, motivant et plein de grâce.
Si toi aussi, ça te parle, je t'encourage à commencer par une chose qui t'a marqué dans cet article. Qu'est-ce que c'était ? Et que peux-tu faire pour te rappeler cette vérité, ou te mettre en action dans cette direction ? N'hésite pas à mettre cela par écrit, et à laisser un commentaire ! Au plaisir d'avoir vos retours et expériences. Nous sommes dans ce processus ensemble.
En attendant, rappelle-toi que :
Tu es capable d'apprendre.
Les "échecs" sont des informations qui peuvent t'aider à avancer.
Tes efforts sont plus importants que tes résultats (bravo pour le progrès que tu fais !)
Les retours des autres peuvent être une super ressource pour avancer.


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